Lettre de l'otage El Carlito en Nouvelle-Zélande
Cela fait maintenant 21 jours que je suis retenu en otage en Nouvelle-Zélande par 2 séparatistes méridionaux qui ont profité de ma vulnérabilité après 30 heures d'avion, 3h30 de ferry et 2h de bus.
Ils m'ont amadoué avec une première nuit chez Carol et Colin, 2 charmants néozélandais. Jusqu'ici tout se passait bien.
Dès le lendemain, ils m'amenèrent sous la pluie à une de leur "planque" située au lac Sylvester.
S'en est suivie plusieurs nuits sous la tente à Golden Bay, Abel Tasman et French Pass (nord de l'île du Sud) où des fantails et des wekas me chatouillaient les pieds. C'était l'horreur!
Ils m'ont ensuite déplacé, à bord d'un ferry, de nuit afin que je perde tous mes repères. Le lendemain matin, j'appris que j'étais à Wellington.
Ils m'ont fait visiter la ville, ses magasins, son musée (Te Papa), son jardin botanique et m'ont offert un fish&chips...j'ai cru qu'ils allaient me libérer.
Mes espoirs se sont volatisés 2 jours plus tard lorsqu'ils me forcèrent à gravir 254 marches pour aller au phare de Cape Palliser et me jettèrent dans la gueule d'otaries affamées. La nuit même, ils me firent croire qu'on avait volé ma tente avec toutes mes affaires, en fait le vent l'avait emporté.
Ils m'ont ensuite obligé à monter 1000 m de dénivelé dans une forêt remplie de lutins hyperactifs. Lors du transfert suivant, j'ai tenté de m'échapper en m'aidant du vent soufflant à plusieurs centaines de kilomètres heures sur la crête du Mont Holdsworth. Ils m'ont rapidement rattrapé et maintenu fermement.
Suite à cette tentative, ils m'ont menacé de me jeter dans le fleuve Whanganui si je n'étais pas plus coopératif. Pour plus de sécurité, ils m'amenèrent dans le désert de Rangipo, au coeur des volcans Ruapehu et Ngauruhoe. Il me contraignèrent à dormir dans une hut d'une centaine d'année habitée par des rats, des possums et des cadavres de cerfs où les murs portés les traces des anciens détenus.
En échange de mon sac de couchage, de mon bol rétractable, de ma gourde et de mon caleçon long pillou, ils ont accepté de me relâcher à Turangi.
Tout commence bien : quel moment de bonheur avec Carol et Colin, au chaud, avec un bon lit et de la bonne nourriture!
Enfin Wellington! L'espoir pour moi : un fish&chips, un backpacker, des magasins, des déplacements en transport en commun et des petites promenades en ville